Environnement

La protection de l’environnement : un manque de moyen ou de volonté ?

Maintenant que les changements climatiques sont une réalité palpable, l’environnement est devenu une priorité pour un bon nombre de pays. Que l’on parle de réduction des gaz à effet de serre ou protection des espèces, les organisations et les gouvernements multiplient les traités, les actions et les politiques à ce niveau. L’Afrique n’échappe pas à ce phénomène de conscientisation collective. Au Burkina Faso, on a vu plusieurs mouvements se créer dans le domaine de l’environnement et tenter de faire bouger les choses. Alors que les rues sont parsemées de détritus, la gestion des déchets est maintenant essentielle dans ce pays où la population augmente chaque année. C’est ainsi que, en 2003, l’association Belle du jour, en collaboration avec l’organisation canadienne CSI, a décidé de réagir et d’implanter des poubelles dans un des points touristiques importants de la région de Ouagadougou, soit à Laongo.

Une des poubelles, disposée à Laongo, en 2003, par l’association Belle du jour, en collaboration avec CSI, une ONG canadienne.

Cette initiative était indispensable, sur un site qui se veut une plaque tournante du tourisme au Burkina Faso. En effet, chaque année, Laongo est l’hôte d’un symposium international qui réunit des artistes de plusieurs pays, tels que l’Autriche, la Côte d’Ivoire, le Canada et l’Algérie.

Toutefois, l’augmentation du nombre de visiteurs entraîne aussi celle de la quantité de déchets. De plus, comme le mentionne M. Edgard Kambire, membre le plus ancien de Belle du jour, « puisque le site est clôturé, ce problème devient récurent ». Ainsi, cette organisation à but non lucratif, a organisé l’implantation de poubelle sur le site, « en espérant qu’il va y avoir une prise de conscience collective », ajoute M. Kambire.

Belle du jour est née en 1992, de par l’initiative d’un groupe d’ami universitaire, préoccupé par l’environnement. Ils désiraient en améliorer la qualité et conscientiser les gens à cette cause. Conséquemment, depuis la création de l’association et grâce au travail bénévole de ses membres, plusieurs actions ont vu le jour. Parmi celles-ci, on peut penser au reboisement, au don de poubelle ou de médicaments à l’orphelinat Home Kisito.

Aujourd’hui, l’association a évolué et a des défis de tailles à relever. Ces participants ont vieilli et font maintenant parti de la vie active. Ainsi, Belle du jour se doit de trouver de nouveaux membres, car, certains ont quitté, d’autres manquent de temps pour s’impliquer et leur cotisation est une source de revenu non négligeable. Ensuite, elle doit renouveler ses sources de financement puisque, bon nombre de leurs bailleurs de fonds s’efface peu à peu.

Aujourd’hui, quoique les statues de granite dispersées sur le site de Laongo soit d’une beauté surprenante, on ne peut s’empêcher d’en remarquer les déchets, disséminés de par et d’autre. Certains ont été tout simplement jetés par les visiteurs, d’autres y ont été entraînés par le vent, ternissant le caractère remarquable du lieu.

Pourtant, si Belle du jour a initié le mouvement à Laongo, la Commune de Ouagadougou a suivi, en installant de nouvelles poubelles sur le site. Très nombreuses, elles sont maintenant accessibles à plusieurs endroits. De ce fait, si la pollution fait encore partie du décor à Laongo, on ne peut attribuer cette lacune à un déficit au niveau de la gestion des déchets. Il s’agit, très certainement, d’un manque au niveau de la sensibilisation des populations.

Les nombreux organismes qui tentent de parvenir à une conscientisation collective éprouvent fréquemment des difficultés financières. En effet, les bailleurs de fonds préfèrent trop souvent les associations qui œuvrent dans le domaine de la santé, plutôt qu’au niveau environnemental. Toutefois, c’est deux secteurs ne sont-ils pas intrinsèquement liés ? Les efforts d’associations comme Belle du jour sont essentiels afin de rétablir un déséquilibre de plus en plus menaçant. Néanmoins, comme l’a dit Nicolas Hulot, journaliste, « l’écologie est aussi et surtout un problème culturel. Le respect de l’environnement passe par un grand nombre de changements comportementaux ». Ainsi, il ne suffit pas de donner les outils, il faut aussi sensibiliser les populations. Et si ces associations disparaissaient, de par un problème de financement, qui se porterait garant de cet éveil collectif ? Il est plus que primordial de faire des choix aujourd’hui, afin de protéger ce qui reste de demain.

Pour plus de renseignements sur l’association Belle du jour, vous pouvez contacter M. Mickael Nouguerma, président, au +226.76.63.93.73.

Audrey Houde-Forget

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