Savoirs locaux
L’alphabétisation constitue un enjeu de taille dans un pays en voie de développement. Et pourtant, les conditions de vie et les mentalités empêchent certaines couches sociales de la population d’accéder à la scolarisation. Au Burkina Faso, ces pesanteurs, ont jadis empêchées nombre d’enfants de fréquenter les bancs de l’école maternelle. C’est ainsi que pour remédier à cette situation préoccupante, l’école maternelle « l’Essor » sous l’impulsion de Mme Ouattara/Zongo Maria, voit le jour en cette rentrée 2008-2009.
L’école maternelle a pour mission d’aider chaque enfant à grandir, à conquérir son autonomie et à acquérir des attitudes et des compétences qui permettront de construire les apprentissages fondamentaux. Elle s’appuie sur la capacité d’imitation et d’invention de l’enfant, si vive à cet âge, et sur le plaisir de l’action et du jeu. Elle multiplie les occasions de stimuler son désir d’apprendre, de diversifier ses expériences et d’enrichir sa compréhension. Elle est attentive à son rythme de développement et à sa croissance.
La maternelle se caractérise donc par un univers pédagogique très particulier, ainsi que le rappelait déjà, Pauline Kergomard, fondatrice de l’école maternelle en France : "Ce n’est pas une école au sens ordinaire du mot. Elle forme le passage de la famille à l’école, elle garde la douceur affectueuse et indulgente de la famille, en même temps qu’elle initie au travail et à la régularité de l’école."

L’école maternelle « l’Essor » sous l’impulsion de Mme Ouattara/Zongo Maria, voit le jour en cette rentrée 2008-2009. Située au quartier Cissin non loin de l’école des nations, celle-ci est innovante en ce sens que les bâtiments servant de salles de cours sont en forme circulaire, rappelant les cases, et surtout du fait que les enfants arborent des tenus confectionnés à base du tissu traditionnel, " Faso Dan Fani ".
Allier enseignement et éducation
« Pour une année d’existence, nous avons un effectif raisonnable comparable aux autres écoles maternelles. Cela reste présager déjà des effectifs pléthoriques pour les années à venir. Notre crédo étant d’allier enseignement et éducation, nous devons contenir nos effectifs à des seuils gérables, un défi à relever » dixit Mme Ouattara/Zongo Maria, fondatrice de l’école maternelle « l’Essor ».
D’abord « scolariser ». L’école maternelle est bien un établissement scolaire, avec des enseignants qui ont la même formation que leurs homologues de l’école élémentaire. Leur travail vise à habituer l’enfant à une nouvelle vie, à l’accueillir en respectant ses besoins, tout en lui donnant le goût de l’école.

"Socialiser" ensuite. La vie en communauté permet d’apprendre à devenir sociable, à coopérer, à mener à bien des projets, mais aussi à prendre conscience de sa culture et de celle des autres.
Enfin, « faire apprendre et exercer ", développer ses capacités (sentir, agir, parler, réfléchir, imaginer), élargir son expérience, explorer le monde, augmenter ses connaissances...
Une approche innovante et génératrice de revenus aux femmes.
« Le but recherché en instaurant une tenue conçue à base du tissu "Faso Dan Fani", est double », propos de Mme Ouattara/Zongo Maria.
Dans un premier temps, il s’agit de familiariser et de faire aimer un pan de notre culture aux tous petits en les habillant en tenue traditionnelle. Et quand on sait le message que peut renfermer et véhiculer la tenue d’une personne dans nos contrées, il ya lieu d’encourager et de promouvoir une telle pratique dans nos écoles, surtout celles préscolaires. Car, le vêtement, de sa confection à son port, est un patrimoine culturel à part entière.
Dans un deuxième temps, elle valorise le savoir-faire des femmes entrepreneures, utilise les potentialités locales et crée des emplois. Ainsi, à travers cette initiative, en tant que Directrice de la direction régionale de la promotion de la femme du plateau central/Ziniaré et présidente de l’association pour la promotion et l’épanouissement de la femme et de l’enfant en difficulté (APEFED), Mme Ouattara/Zongo Maria participe à la promotion socio-économique des femmes tisseuses en leur procurant des revenus.

De nos jours, l’école maternelle est passée d’un modèle pédagogique "productif" à un modèle "expressif". Dans le premier, l’enfant est évalué en fonction de ses "bons résultats", de la réussite technique de ses travaux, de son aptitude à l’effort, de son application ; dans le second, l’enfant valorisé est celui qui parvient à exercer ses capacités de "jeune chercheur" dans ses activités, et à développer son originalité et l’expression de sa personnalité. Quoi de plus judicieux que de puiser cette aptitude sur les valeurs traditionnelles ?
Dieudonné LANKOANDE_Faso-dev
video sur l’école
A l’école des tous petits
envoyé par wagues