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Dans la plupart des pays en Afrique Sub saharienne, à chaque changement de Gouvernement, des ministères disparaissent et d’autres réapparaissent comme par magie. Parfois dans l’année, nous avons deux changements de gouvernements et à chaque fois, nous avons des réallocations de ministères comme s’il s’agissait d’un simple jeu de cartes.
Somme nous vraiment sérieux ? les ministères servent donc à montrer que nous sommes économes (si on en supprime un paquet) ou à récompenser de nombreux amis politiques pour juste les caser ? je ne parle pas ici des dizaines d’institutions bidon. C’est un autre sujet.
Le coût économique de ce jeu est très énorme si nous savons que le personnel doit être redéployé entre plusieurs ministères, le matériel partagé, les bâtiments réaffectés, les projets réattribués. Le personnel a parfois besoin d’être formé aux nouvelles fonctions et tâches. Parfois ils n’ont même pas le temps de changer les papiers à entête et un autre gouvernement arrive. Le ministre qui est parfois parti depuis deux ans s’affiche toujours sur le page du site web d’un département ministériel qui a disparu !
Si le changement de l’équipe gouvernementale s’accompagne d’une réelle stratégie politique, nous pouvons comprendre tous ces sacrifices, mais parfois, nous n’avons aucune stratégie réelle. Nous singeons souvent plus pour ressembler aux autres : actuellement, il faut ajouter le mot transition, c’est à la mode et hop ! nous avons des ministères avec l’expression transition. N’oublions pas : Genre, Résilience, Durable, transition, humanitaire ! et ainsi de suite …
C’est comme si on ne change les départements ministériels à chaque changement de gouvernements, nous ne valons rien : on a donc innover !
Nous avons appris à l’Université qu’il faudrait avoir une stratégie globale de développement qui est un document d’orientation sur notre vision de développement à plus ou moins long terme. Ensuite, nous avons des documents de politiques sectoriels de développement. Le secteur de l’agriculture, éducation, transport et autres sont des domaines qui ne changent pas mais nous voulons à chaque fois mettre de la couleur à nos secteurs pour plaire aux bailleurs de fonds. Il suffit que l’on dise que les margouillats sont des animaux à protéger et que des financements conséquents sont disponibles pour les pays qui protègent les margouillats et vous verrez jaillir un ministère pour la protection des margouillats !
Les coûts de disparition/changements de départements ministériels sont très élevés surtout si le rythme de changement est grand. Il peut se chiffrer à des dizaines de millions FCFA si nous intégrons les coûts de changements ( matériel, projets, guéguerres entre agents devant travailler désormais ensemble avec la fusion, et de réadaptation du personnel).
Est-ce possible que nous formons des ministères durables et stable par secteur et non juste par opportunisme si nous savons que nous avons un paquets d’autres organisations rattachées au premier ministère ou à la présidence ? (Secrétariat général de ci et de ça…). Devons-nous toujours continuer dans cette comédie de changements de ministères juste pour récompenser les amis et les bailleurs de fonds ?
La question est juste posée.
Sylvestre OUEDRAOGO