Dev-Blog
Le web constitue une partie intégrante de l’espace de travail des citadins nantis de quelques grandes villes du Burkina Faso ainsi que des élèves et étudiants des centres urbains. Beaucoup de gens font presque la moité de leur travail via le réseau Internet. On comprend la fureur des usagers Internet quand le web ralenti, rame, vient à compte goutte et se meurt.
Ces deux derniers mois ont été un calvaire pour les usagers Internet au Burkina. Si ce n’est pas l’électricité qui lâche.(on accuse une pièce défectueuse d’une des grandes centrales électriques du pays qui d’ailleurs a été remplacé, mais ça continue à lâcher on dirait parce que les délestages continuent...), c’est le web qui plante et alors, c’est la croix et la bannière pour qui se refusent à reprendre son ancien stylo ou sa machine mécanique à écrire...
Les Ouagalais et les Bobolais, dopés par l’ADSL et la baisse des prix ont pourtant commencé à chanter et à danser et à faire le web leur passion. Certains nantis ont même pris des connexions à domicile : L’ONATEL, l’opérateur historique est bien malin : voilà la Pub : l’ADSL à 11 900 FCFA le modem. on ne vous dit pas ce que vous devrez payer par mois : soit 19 900 FCFA, pour le 128 K, le double du salaire d’un employé de maison à Ouagadougou.
Malgré cela, les Ouagalais et les Bobolais sont enfin contents de surfer à domicile et au bureau depuis presque un an, mais la navigation lente, les déconnections intempestives commencent à dégoutter les surfeurs.
Ceux qui sont en province, n’en parlons même pas ont déjà mis la clé sous le paillasson en ce qui concerne les cybercafés et les usagers ont depuis lors remis le fax en route ainsi que le bon vieux courrier à travers la Poste, les dos d’ânes, de camions et j’en passe.
Les rares élus qui ont des satellites ne sont pas aussi à l’abri : il faut payer cher pour avoir le sésame et si vous ne payez pas : hop, on vous soulage de votre connexion. Les 16 centres ADEN qui ont commencé à donner l’espoir au Burkina que les zones rurales pouvaient être désenclavés par satellite ont bien compris la leçon : quelques mois de connexion et ensuite rien. Les centres ADEN sont en train de lutter pour que tout redémarre avec la fête de l’Internet qui aura lieu dans quelques jours et que les paysans recommencent à réouvrir leurs boites de messageries électroniques.
Monsieur les autorités, si vous ne résolvez pas la question de l’Internet au Burkina, il est mieux de ne pas faire de fête de nouvelles technologies de l’information parce que vous ne pourrez pas nous convaincre de travailler, de mettre des contenus locaux pendant que nos populations (qui ont les moyens) sont incapables de se connecter.
Si le Burkina veut investir dans la e-économie, la question de la connectivité doit être au centre de notre semaine de réflexion sur les TIC. Nous préférons une semaine de réflexion sur la connectivité au lieu d’une semaine pour fêter quelque chose d’inaccessible à nos yeux.
Burkina ntic.