E-éducation

TICE ou périr !

Bonjour à tous et à toutes,

j’ai enseigné huit ans et un des acteurs du domaine de l’intégration des TIC dans l’éducation de notre pays.

Nous avons mené plusieurs débats sur la question sur notre liste de discussion, mais une préoccupation essentielle à laquelle nous avons du mal à trouver une réponse consensuelle est la démarche idéale à trouver pour permettre l’intégration de ces outils dans notre système éducatif.

Lors des échanges nous sommes unanimes à reconnaître que la question de l’usage des TIC en tant que outils pédagogiques a des avantages certains pour notre système éducatif en général.

Au delà de cet aspect, la question des TIC dans notre société pose une nouvelle préoccupation celle de notre participation à l’animation et à la construction de la société mondiale. Leur maîtrise en tant qu’outil de travail dans tous les domaines de la vie s’impose avec acuité.

Les pays du nord l’ont compris avec l’appropriation des l’initiatives OLPC, Classmat... qui étaient pourtant destinées aux Pays en Voie de Développement et aussi la certification dès le premier cycle avec B2I. Dans nos pays nous sommes encore loin de ces étapes. Alors le retard dans l’adoption des Technologies de l’Information et de la Communication socle sur lequel repose la société future est aussi enclenché. Nous avons raté le rendez-vous des révolutions industrielles, la société de l’écriture est loin d’être une réalité et voici une nouvelle donne celle des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) qui pouvait nous permettre de rattraper les occasions manquées et de nous inscrire dans la nouvelle dynamique impulsée par ces même outils . Cela dans la mesure où les TIC permettent d’accéder aux savoirs universels désormais disponibles en tout lieu et en tout temps.

Nos pays ont du mal par manque d’initiative ou par manque de volonté à saisir cette nouvelle opportunité offerte par les TIC. Personnellement je ne crois pas à la question de manque de moyen. Je pense qu’à y réfléchir, en nous projetant dans le future la question l’appropriation des TIC par nos sociétés notamment celles des Pays en Voie de Développement est une question de survie de notre identité en tant que nation culturellement différente et identité sans laquelle aucun développement n’est possible si non que le développement des autres en faisant siennes ce qu’ils produisent, ce qu’ils consomment et pire ce qu’ils sont !

Et ce processus est aujourd’hui enclenché dans nos pays, car nous produisons de plus en plus occidentale, nous mangeons de plus en plus occidentale et nous sommes de plus en plus français et américains surtout et quelque fois arabe en ce qui concerne nous les Burkinabés.

Alors quelle stratégie pour sauver nos pays ? Je dis sauver nos pays parce que la question de l’intégration des TIC dans l’éducation est une des voies essentielles et j’ose même dire incontournable pour un nouveau Burkina Faso, Mali, Sénégal apte à apporter sa contribution à la société de l’information. La préparation de la future génération à travers la prise en main des TIC comme outils de travail, des modules tels que l’éducation aux médias est nécessaire pour espérer avoir des contenus burkinabé, nigériens, bref africains destinés aux africains et au reste du monde...

Au delà, je pense qu’on adopte une identité dont on est fier et qu’on fait sienne. Alors qu’aujourd’hui les TIC peuvent nous permettre de valoriser nos savoirs nationaux, spécifiques à nos pays et à tout un continent. Je dis national parce que pour moi le terme local ne sied pas car c’est l’identité qu’il faut faire prévaloir pour affirmer la paternité, notre contribution. Un savoir dit universel est avant tout la production d’un pays, d’une nation. Alors nous aussi Burkinabé, Ghanéen, Congolais nous produisons des savoirs qui peuvent être, et quelques fois sont universalisés, adoptés par l’humanité toute entière. Je pense que c’est seulement en s’inscrivant dans cette dynamique que nous pouvons être fiers d’être Nigerien, Malgache, Marocain, tout simplement Africains et se faire notre place dans la société de l’information.

Loin de faire porter la responsabilité à qui que ce soit, je fait sienne cette phrase de mon grand-père « lorsque tu es confronté à une difficulté, à un problème ne fait jamais porter la responsabilité à un tiers. Mais pose toi une question : comment ai-je procédé pour que cette difficulté arrive ». Nous les enseignants où en sommes nous ? Jouons-nous pleinement notre rôle pour booster l’utilisation des TIC dans nos établissements ?

Il y a trois ans on criait le manque de connection. Aujourd’hui la plus part des établissements secondaires publics de Ouagadougou sont connectés grâce au Ministère des Postes et Technologies de l’Information et de la Communication (MPTIC). Mais nous n’avons pas vu un changement notable dans notre contribution, dans notre apport.

Au Lycée Technique de Ouagadougou on sent un engouement des enseignants mais par contre le Zinda est au bord du gouffre, le Bogodogo brille par son silence, le Nelson est clopin-clopant. A Bobo Dioulasso Atji et Monsieur Ouédraogo Karim donnent de la voix de temps en temps. Banfora est sous perfusion, Ouahigouya est sans voix...
Sommes-nous soudainement devenus inertes. Où est passé cette envie, cette motivation, cette force, cette vigueur, cet engagement pour les TICE ? Aidez-moi !

Crevons l’abcès pour trouver des réponses adéquates.

A bientôt

SIA Benjamin

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