E-gouvernance
Le Fonds mondial pour la solidarité numérique (FMSN) a été inauguré lundi 14 Mars à Genève. La Suisse, la France, le Nigéria, l’Algérie et le Maroc ont annoncé à cette occasion leur soutien à ce nouveau mécanisme financier en faveur des plus pauvres.
La conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey a félicité le président du Sénégal Abdoulaye Wade pour avoir lancé cette idée, lors du sommet de Genève sur la société de l’information (SMSI) en décembre 2003.
80% de la population n’a pas d’accès à Internet
La cheffe du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) a rappelé que 75% des utilisateurs d’Internet sont concentrés dans la partie de la planète où vit 15% de la population mondiale. Près de 80% de la population mondiale n’a pas accès aux connaissances véhiculées par les technologies de l’information.
Mme Calmy-Rey a souligné l’originalité du Fonds, basé sur un partenariat entre les Etats, les collectivités locales, le secteur privé. Le Fonds se mobilisera pour des projets communautaires plutôt que sur le financement des infrastructures, a-t-elle fait valoir.
En outre, il sera alimenté par une taxe de 1% sur les bénéfices des contrats conclus par des collectivités publiques pour l’achat de technologies de l’information. Mme Calmy-Rey a remercié les autorités de la Ville de Genève qui ont promu, avec le Sénégal, l’idée du Fonds et mis à disposition des locaux pour l’accueillir.
Solidarité numérique
Le « père » du Fonds, le président du Sénégal a salué « une étape décisive » qui permettra de « donner corps et âme au concept de solidarité numérique ». Abdoulaye Wade a déploré que « les écarts se creusent » : dans le seul district de Manhattan (NY), il y a plus de téléphones que dans toute l’Afrique subsaharienne, a-t-il relevé.
Il a donné des exemples de la manière dont les technologies de l’information pourront aider au développement dans les domaines de l’administration, de l’éducation, de l’agriculture, de la médecine ou encore de l’habitat.
Le Fonds, présidé par l’ex-conseiller d’Etat genevois Guy-Olivier Segond, a pour membres fondateurs, outre le Sénégal et Genève, des régions et des villes comme l’Aquitaine, Rhône-Alpes, le Pays basque, Rome, Turin, Lille, Lyon, Paris, Curitiba (Brésil), Saint-Domingue ainsi que la ville de Delémont.
Nouvelles contributions
Lundi, le président du Nigéria et président de l’Union africaine Olusegun Obasanjo a annoncé une contribution de 500’000 euros de son pays et signé l’acte fondateur du Fonds, aux côtés du président algérien Abdelaziz Bouteflika, qui a promis 500’000 dollars.
Le ministre français des Affaires étrangères Michel Barnier a également annoncé le ralliement de la France au Fonds, avec une première contribution de 300’000 euros. « Oui à un monde plus juste », s’est-il exclamé.
« Il faut mettre plus d’argent dans les technologies de l’information, moins dans le béton », a déclaré M. Barnier. Le président de la Guinée équatoriale a également fait connaître sa participation, ce qui porte à une vingtaine le nombre de membres du Fonds.
Soutien de l’ONU
Le Fonds a obtenu le soutien officiel des Etats membres de l’ONU, le 25 février à Genève, lors de la réunion préparatoire à la deuxième partie du SMSI, prévue en novembre à Tunis.
Dans un message adressé aux participants à la cérémonie, le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a souligné la contribution que le Fonds pourra apporter à la réalisation des objectifs de l’ONU pour le Millénaire et la réduction de la pauvreté. Fondation de droit suisse créée en août 2004, basé à Genève, le Fonds est indépendant des Nations Unies.
Sources www.tsr.ch