E-gouvernance

Cybercriminalité au Burkina Faso : 15 délinquants arrêtés

Suite à une opération conjointe de la Brigade Anti Criminalité (BAC) et du Service Régional de la Police Judiciaire du Centre (SRPJ/CENTRE), un réseau de cybercriminels ci -devant installé au secteur 14, dans le quartier katri- yaar vient d’être démantelé. Au cours d’un point de presse animé ce vendredi 11 janvier 2013, à Ouagadougou, la police a exhorté les populations à plus de vigilance sur internet et réaffirmé son engagement à traquer sans répit ce type de délinquance.

Ils sont 15 au total dont six de nationalité burkinabè et neuf de nationalité étrangère. Leur âge varie entre 18 et 28 ans. Parmi eux, il y a quatre filles dont une est enceinte. Pour arnaquer les populations, la bande procédait par différents modes opératoires. Le premier mode opératoire consiste pour la bande à rechercher sur internet une personne déjà victime de cybercriminalité suite à un transfert d’argent par Western Union. Une fois la victime identifiée, un de la bande, se faisant passé pour un agent de Western Union (Département des Investigations et du Contrôle des Transactions de la société Western Union) entre en contact avec elle en lui envoyant un formulaire à remplir. Il rassure la victime que la somme arnaquée a été interceptée et lui demande de payer une certaine somme avant d’entrer en possession de son argent escroqué. Une fois l’argent en leur possession, ils suppriment leur adresse mail ou selon le montant encaissé, ils réécrivent une deuxième fois voire plus prétextant n’avoir rien reçu.

Le deuxième mode opératoire consiste à investir les sites de pédérastie en se faisant passer pour l’un deux. Un client potentiel ciblé, ils se montrent nu l’un à l’autre et échangent des fantasmes. Pendant ce temps, un de la bande filme les scènes. Les films seront utilisés pour faire chanter les victimes en les menaçant de les divulguer sur les réseaux sociaux. La plupart des victimes payent pour éviter les scandales.

Un autre mode opératoire et non des moindres consiste pour la bande à rechercher sur internet, les adresses e-mail de personnes haut placées aussi bien au Burkina que dans le reste du monde. Une fois l’adresse identifiée, ils installent un logiciel appelé « cheval de troie » sur la machine de leur victime. Ce virus aspire les données de la machine sans laisser de traces. Les données sont triées et les plus sensibles (messages pervers à connotation sexuelle, photos ou vidéos montrant les victimes nu ou se livrant à des ébats sexuels sur mineur, etc.) retenues. Un formulaire frappé des logos de l’Etat Burkina et de la police nationale burkinabè est envoyé à la victime. Ils se font passer pour des agents de la brigade fantôme « Brigade de Recherches Internet Cybercriminalité du Burkina Faso » et notifie à la victime ces agissements sur internet. Il lui ordonne de payer environs 3 millions de FCFA à titre de dommage et intérêt pour l’Etat burkinabè sinon il fera l’objet de poursuite par la justice burkinabè. Pour ne pas ébruiter l’affaire, les victimes s’empressent très souvent de payer.

Faux et usage de faux en écriture publique, contrefaçon des sceaux de l’Etat, usurpation de titre et de fonction, escroquerie, chantage, extorsion de fonds, etc. Voilà ce qui est reproché à cette bande. Rappelant que l’opération est partie d’un coup de téléphone d’un tiers, le commandant de la BAC, Patrice Yéyé a salué la collaboration avec les populations qui doit se renforcer et se poursuivre à travers les numéros verts que sont le 10-10 et le 17. Pour conclure, le commandant de la BAC a choisi une formule assez fracassante à l’endroit des délinquants : « nous allons les traquer jusqu’à leur dernier retranchement ». Voilà qui a le mérite d’être clair.

Aminata Ouédraogo (stagiaire)

Lefaso.net

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