Vie du réseau

Rencontre des Webmasters et développeurs du Burkina

Le métier d’informaticien et plus précisément celui de webmaster et de développeur semble être le moins connu dans nos pays.
Actuellement, il y a un grand déficit d’informations entre les webmasters et développeurs d’applications et le monde de l’entreprise. Beaucoup de gens cherchent des personnes pour effectuer des travaux dans ce sens et n’en trouvent pas.
Paradoxalement, les informaticiens et surtout jeunes en fin de formation se plaignent de ne pas trouver du travail à telle enseigne que beaucoup de jeunes sont découragés et ne veulent plus embrasser cette filière.
Cette situation est très préoccupante et rien ne se fait pour essayer de comprendre le problème et d’en rechercher les solutions.

C’est entres autres l’objectif de la rencontre organisé par le réseau Burkina ntic qui a réuni 20 personnes autour d’une table pour en discuter.
La rencontre a débuté par une brève présentation des participants ainsi que du réseau Burkina ntic, initiateur de la réunion.

Dans la présentation de sa structure, Mr Ouédraogo Sylvestre dira que ce réseau Burkina NTIC est un regroupement de personnes et d’organisations autour de la problématique des NTIC tels que TIC-agriculture ; TIC -EDUC ; TIC-genre ;TIC-cybercentre. Ce qui permet au réseau de prendre en compte de façon efficace et efficiente dans sa plate forme les préoccupations relatives à chaque sous domaine pour éviter certaines lourdeurs et inéfficacité. Pour lui ; cette rencontre est capitale dans la mesure où il manque de cadre d’échanges réunissant les professionnels du secteur de l’informatique au Burkina Faso afin de réfléchir sur les enjeux liés au métier en vue d’assurer un avenir prometteur aux informaticiens.
Pour conclure ; Mr le Coordonnateur de Burkina-NTIC lancera un appel pressant aux webmasters et développeurs en ces termes : « la balle est dans votre camp ; je suis économiste de formation mais je m’intéresse aux nouvelles technologies depuis plus de 15 ans ; c’est ce qui pourrait justifier mon intérêt vis-à-vis de cette réflexion qui nous réuni tous aujourd’hui. Le débat est donc ouvert. »
Après le discours introductif du coordinateur, le débat s’est ouvert aux participants.

Pour Mr Roger Teinkela, spécialiste réseau et Designer de profession, l’initiative du réseau Burkina NTIC est à saluer à sa juste valeur car le besoin de mettre en place un cadre d’échange existe depuis l’avènement des NTIC au Burkina Faso. De surcroît, cette donne se conjugue avec l’augmentation des informaticiens et demandeurs de services informatiques. Il est donc impérieux de mettre en place des normes pour réguler l’activité. Le marché de l’informatique qui réunit offreurs et demandeurs de services informatiques n’existe pas en réalité car non seulement les offreurs ne partent pas à la rencontre des demandeurs mais également ceux-ci ne connaissent pas l’utilité et l’apport de cet outil. Pour lui ; tous les domaines d’activités peuvent avoir leurs intérêts dans les applications informatiques. Le marché est toujours vierge et il faut le conquérir en présentant le produit aux utilisateurs potentiels.

Prenant à nouveau la parole, Mr Ouédraogo ira dans le sens de Mr Roger en ces termes : Les demandeurs potentiels des services informatiques ont souvent peur du caractère mystique qu’en font souvent les informaticiens de l’outil. Le commerçant a peur de demander un service informatique car quoique ce service présente des coûts immédiats et élevés, il n’ y a pas d’effets immédiats sur son chiffre d’affaire. Il faut donc proposer des services améliorés et à des prix compétitifs et accessibles en fonction des domaines d’activités. En clair ; Mr Sylvestre soutient que le métier d’informatique est très évolutif et cela suppose que si on ne le fait pas, des personnes extérieures viendront le faire à notre place et à des prix presque nuls. La loi des grands nombres guident le marché actuellement. Si un client veut un site web simple, faites le à 10.000 Fcfa au lieu de lui proposer 2.000 000 FCFA. Certains participants ont répondu que c’est parce que le marché est rare qu’il fixe des tarifs élevés afin de pouvoir survivre : question si les prix sont bas, les clients seront nombreux et ainsi, on pourra proposer des services différenciés.

Les informaticiens doivent rechercher des interlocuteurs (communicateurs, spécialistes en marketing) ou apprendre des techniques pour approcher et savoir répondre à leurs clients qui ne comprennent pas leur charabia.
Actuellement, il y a plus de 300 CMS (Content Management System) sur l’Internet dont la plupart sont gratuits. Même les non informaticiens avec un peu de pratique sont capables de réaliser un site web en quelques heures. L’explosion des blogs et autres technologies ont démystifié le métier de webmasters. Il est donc important de penser à évoluer et d’occuper des créneaux vierges et cela, très rapidement.

Mr Yakané Bernard, Informaticien a évoqué les préoccupations des étudiants en fin, de formation. Il déclare connaître des étudiants qui viennent de finir mais qui se posent beaucoup de questions sur les enjeux du métier car il se disent qu’il n’y a pas d’ouverture et il manque de système d’intégration et de parrainage. Il est donc nécessaire que cette rencontre puisse aboutir à la mise en place d’un cadre d’échange et un système de parrainage des étudiants pour les aider à réaliser leurs diplômes de fin de formation.

En définitive ; Mr Sylvestre a conclu en disant que la dynamique du groupe d’échange des webmasters permettra de mettre en place un cadre de formation et d’information afin que des normes de stages soient mises en place pour assurer une formation de qualité aux étudiants et participer à la valorisation et la protection du métier. J’ai accueilli plus d’une vingtaine de stagiaires Neerlandais, Canadiens, Francais, Suisses, mais ils avaient des canevas de stage, ce qui facilite le travail de suivi. Aucun des stagiaires burkinabés que j’ai accueilli n’avait un canevas et n’était pas aussi préparé psychologiquement au travail, ce qui rend difficile les stages de nos étudiants, ajouta t -il.

Dans l’ensemble, cette première renconte a permis aux wabmasters de sortir ce qu’ils avaient sur le cœur. Il se dessine un objectif qui est de mettre en place un cadre d’échange. Le groupe thématique sur TIC-Webmaster & développeurs sera donc une réalité pour le réseau Burkina NTIC qui place son dévolu dans la promotion et vulgarisation des nouvelles technologies au Burkina Faso. Ce nouveau sous groupe prévoit comme activités : la définition des normes pour réguler le marché des services des webmasters et développeurs ; les formations ; les échanges Internet à travers un Dgroup, la vulgarisation du métier à travers des rencontres de corps de métiers (avocats, médecins, organisations paysannes...), la proposition de services conjoints de qualité et la conquête des marchés extérieurs. La rencontre a donc pris fin sur une note satisfaisante.
Karidja Ouédraogo
Burkina ntic

Ordre du jour.

  1. Présentation participants
  2. Introduction du Coordonnateur de Burkina ntic sur les enjeux du sous secteur de développement des produits numériques
    - C’est quoi Burkina ntic ?
    - Se connaître pour mieux échanger et partager
    - Situation de concurrence ou situation de méconnaissance ?
    - Profiter des avantages comparatifs.
    - Travailler sur des ententes (coût des développements de produits par exemple)
  3. Echanges entre les participants

Quelques pistes de réflexion

  1. Organiser des rencontres régulières entre les membres (fréquence, périodicité ?)
  2. Créer une liste de discussion sur l’Internet pour échanger.
  3. Avoir un serveur ou un site web pour y mettre des contenus.
  4. Faire des colloques, des ateliers de formation.
  5. Postuler à des marchés en s’associant.
    Marchés locaux, internationaux.
  6. Se regrouper pour bénéficier de formations de qualité
  7. Protéger et valoriser le métier en le faisant connaître.

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