E-agriculture

Les organisations paysannes du Burkina et les nouvelles technologies

L’institut international pour la communication et le développement (IICD) assiste les pays en développement dans la réalisation du développement durable en utilisant le potentiel offert par les technologies de l’information et de la communication. Stijn van der Krogt,chef d’ équipe pour la gestion des programmes des nouvelles technologies de l’ information et de la communication dans neuf (9) pays concernés a rencontré des groupements de paysans du Burkina pour discuter des possibilités d’utilisation des TIC en milieu agricole. << Notre rôle est de faciliter la discussion avec les producteurs pour voir comment ils peuvent exploiter les potentialités des TIC pour améliorer leur travail >> affirme t -il.
Entretien...

Quel est le but de votre visite au Burkina ?
Stijn van der Krogt, : Nous sommes venus pour travailler avec des partenaires dans le domaine agricole. Surtout voir comment les groupements de paysans peuvent utiliser les TIC pour résoudre certains problèmes qu’ils rencontrent dans leur travail. C est donc une étude exploratoire pour identifier les problèmes et les pistes de solutions avec les populations concernées.

En quoi à consisté ces séances de travail ?

Stijn van der Krogt : Nous avons organisé une table ronde avec les producteurs en juillet 2003 au Burkina Faso à Bobo Dioulasso. Durant ces séances de discutions, les producteurs ont posé plusieurs problèmes. Entre autres, des problèmes liés à l’accès aux connaissances sur les techniques de production en vue d’améliorer leurs savoirs et aussi des problèmes liés au marketing. C’est donc les producteurs qui ont présenté leurs idées et sur cette base nous avons échangé. Nous avons défini ensemble les types d’information et de communication qui contribueront à résoudre réellement leurs problèmes.

Notre rôle est de faciliter la discussion avec ces producteurs pour déterminer comment les TIC pourraient améliorer ou faciliter leur travail. Certains pays ont déjà expérimenté les potentialités des TIC dans le domaine agricole mais il faut tenir compte des réalités de chaque pays pour savoir qu ‘est ce que les gens d’ici veulent, quelles sont leurs besoins, et ainsi, nous pouvons les guider sur les possibilités qu’offrent les TIC dans ce domaine .

Quelles sont vos impressions après cette visite ?

Stijn van der Krogt : En comparant les pays avec lesquels nous avons travaillé, je constate que les organisations paysannes burkinabés connaissent très bien les problèmes de l’agriculture. Elles sont aussi bien organisées ce qui est une condition primordiale pour l’adoption des TIC. En effet sans regroupement, il n’est pas aisé d’introduire le système d ’Internet, les systèmes multimédias ou de radio communautaire. J’ai trouvé aussi les gens très souriants et accueillants, disposer à discuter. Ces producteurs écoutent les démonstrations, posent des questions, et font des propositions. Ces discussions aboutissent à des solutions bénéfiques pour tous.

Selon vous, que représente les TIC pour un pays dont la population est à majorité rurale comme le Burkina ?

Stijn van der Krogt : Naturellement, dans un pays dont la population est à majorité rurale, l’information et la communication sont très importantes. Ces populations utilisent parfaitement les moyens de communications traditionnelles pour échanger. Il faut donc voir comment combiner ces moyens traditionnels avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication. On peut utiliser la radio communautaire, pour inviter les populations dans un centre d’information, où ils pourraient à partir d’Internet, s’informer, se renseigner et surtout partager des expériences avec d’autres villages , ce qui donc facilitera la vulgarisation et la diffusion des connaissances dans ces pays.

Quels sont les problèmes auxquels sont confrontés les projets de développement à travers les technologies de l’information ?

Stijn van der Krogt : Ce type de projet requiert beaucoup d’investigation. En ce sens qu’il faut nécessairement une maîtrise parfaite des problèmes du groupe cible. Ensuite discuter et connaître le niveau de connaissance des personnes impliquées dans l’exécution du projet mais aussi celui des bénéficiaires. Il faut donc prévoir un programme important de formation. Il ne suffit pas seulement d’introduire l’ordinateur mais voir en quoi consistera son application et son apport dans le travail du bénéficiaire. En plus, on peut disposer de l’outil mais comment avoir les informations nécessaires. Il faut donc s’assurer qu’il y a des possibilités d’avoir des informations utiles bien organisées qu’on pourrait échanger.

Quelle peut -être la place de l’Afrique dans la société de l’ information ?

Stijn van der Krogt : Il est primordial, pour l’Afrique, c’est d’acquérir des expériences pratiques dans le domaine. Il y a beaucoup de discussions théoriques qui sont engagées, mais il faut aussi des expériences surtout dans le monde rural. Les bienfaits des TIC ne peuvent - être effectives que s’ils répondent aux besoins de la base. Et cela fait partir du rôle de l’IICD .Mais il faut reconnaître que l’Afrique est déjà dans cette société de l’information car les gens communiquent beaucoup même si l’oral prime sur l’écrit.

Quel peut- être le rôle des TIC dans le processus de développement du Burkina ?

Stijn van der Krogt : Le Burkina n’étant pas un pays très vaste s’il y a beaucoup d’expériences il serait facile d’introduire les TIC. Et cela pourrait aider de nombreuses personnes si on développe des technologies qui correspondent aux besoins réels de la population.

Quelle appréciation pouvez -vous sur le RESEAU LIEN ?

Le réseau lien peut faciliter l’échange des expériences au Burkina pas seulement sur les papiers mais aussi de façon pratiques. Il peut également jouer le rôle de lobby en vue d’influencer les autres groupes d’utilisateurs et surtout démontrer à l’Etat que les TIC peuvent contribuer au développement, et cela en montant des résultats concrets.

Propos recueillis par Roukiatou Ouédraogo, Etudiante en communication, Université de Ouagadougou

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