E-agriculture
670 mille moutons, c’est le nombre de moutons qui manque au Sénégal pour fêter correctement la Tabaski. Pour ce faire, le gouvernement sénégalais a pris une série de mesures pour un bon déroulement de cette fête et l’approvisionnement correct du pays en moutons. Parmi ces dispositions, figurent les facilités mises en place pour l’arrivée des moutons en nombre suffisant dans le pays durant la fête et pour leur importation depuis les frontières du Sénégal jusque dans les marchés terminaux.
Ce SOS lancé depuis le Sénégal qui éprouve un manque de 670 milles moutons pour fêter convenablement l’Aïd el kébir, mérite d’être pris au sérieux par un certain nombre de pays de tradition d’élevage. Il pourrait même impulser le développement du commerce intra-communautaire tant prôné par les structures d’intégration sur le continent. Pour les fidèles musulmans sénégalais, il faut le mouton pour commémorer le sacrifice d’Abraham.
Les opérateurs économiques et commerçants burkinabè, eux, ont ainsi l’occasion de faire de bonnes affaires. Selon Pierre Sayoré, directeur des statistiques animales à la direction des prévisions et statistiques animales du ministère des Ressources animales, l’information doit être portée aux marchands de bétails au niveau du Sénégal, que le Burkina pourrait constituer une bonne source d’approvisionnement pour eux.
« Au besoin, il faut que des opérateurs burkinabè aillent dans ce pays prospecter le marché, prendre des contacts et reviennent pour voir les possibilités d’exportation », nous a-t-il confié. Pour ce cadre du ministère des Ressources animales, il est mieux que les échanges entre opérateurs burkinabè et commerçants sénégalais se fassent directement.
L’Etat sénégalais, par la voie de Oumou Khaïry Guèye Seck, ministre chargé des Ressources animales souhaite avoir des moutons de qualité et « à des prix qui sont compatibles avec le pouvoir d’achat des populations ». Les techniciens du ministère burkinabè des Ressources animales sont convaincus que les espèces « bali bali » du Seno et de l’Oudalan peuvent faire l’affaire des Sénégalais. Toutefois, si tous les moutons burkinabè prennent la direction du pays de la Téranga, le risque est grand que le Burkina se retrouve à son tour, à court de ces bêtes indispensables pour la Tabaski. Et bonjour l’inflation ! Car le prix du mouton sera assurément hors de portée, sur les marchés de bétails burkinabè. L’Etat doit donc ouvrir les yeux sur le secteur, qui peut être juteux pour certains, mais très salés pour d’autres. L’Aïd el kébir est prévue pour le 28 novembre prochain.
Roger Niouga Sawadogo