E-agriculture
Les producteurs innovent dans la conservation des produits maraîchers
Le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Laurent Sédogo a effectué les 10 et 11 avril 2009, une visite dans la région du Nord du Burkina Faso. Il a ainsi visité des sites de production agricole en saison sèche et apprécié des techniques de conservation de produits agricoles avant de participer à l’ouverture des Journées du maraîcher dans le Yatenga.
"Voir concrètement les résultats de la campagne agricole en saison sèche et échanger avec les paysans sur leurs préoccupations". C’est le sens que le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Laurent Sédogo a donné à sa sortie dans la région du Nord du Burkina Faso.
Une visite qui l’a conduit d’abord à Mesmnonguin, à une vingtaine de kilomètres de Yako, dans le Passoré . Sur le site de production maraîchère de cette localité (située sur la rive droite du barrage de Toécé), le ministre et sa délégation se sont imprégnés des conditions de travail des exploitants. Pour la présente campagne, plus de 37 hectares ont été emblavés sur 50 exploitables.
Les estimations font ressortir une baisse de la production cette année. Néanmoins, les producteurs pourraient réaliser un chiffre d’affaires global de 69 millions de francs CFA. L’on explique la baisse de production cette année par, entre autres, le non usage d’engrais ou l’usage d’engrais de mauvaise qualité par certains paysans.
A Nesmnonguin, un agriculteur, Salifou Nanéma, s’illustre par sa production exemplaire. Sa parcelle s’étend sur une vingtaine d’hectares.
Il applique les nouvelles techniques (utilisation d’engrais et de variétés améliorées) qui contribue à l’augmentation possible des rendements.
Salifou Nanéma a produit de la tomate, du gombo, du maïs... en termes de revenus, il va empocher cette année plus de 3 millions de F CFA. Monsieur Nanéma dans son échange avec le ministre Sédogo, a évoqué les préoccupations majeures des producteurs de la zone. Il s’agit, par exemple, des difficultés de commercialisation, de conservation, du coût exorbitant des intrants, etc.
Sur place, le premier responsable de l’agriculture au Burkina Faso a promis d’examiner les doléances des producteurs. Il les a encouragés et leur a prodigué des conseils à même de favoriser une plus grande rentabilité des productions.
La seconde étape de la tournée du ministre a consisté à visiter les ouvrages (réhabilités ou en voie de l’être) du barrage de Toécé. Là également, Laurent Sédogo a échangé avec les techniciens. Il ressort, selon les spécialistes, que l’ouvrage va céder si certaines mesures ne sont pas prises. En effet, à entendre les techniciens, le barrage de Toécé, construit par un privé en 1994 et rétrocédé à l’Etat par la suite, ne respecte pas certaines normes. Au regard de l’importance du barrage dans la région, le ministre Sédogo a demandé aux techniciens, de prendre les dispositions idoines pour sa réhabilitation intégrale.
A Ouahigouya (dans le Yatenga), le ministre en charge de l’Agriculture a pu apprécier les entrepôts de conservation de produits maraîchers. Il s’agit par exemple, du magasin au cave de conservation de pomme de terre.
Le concepteur de la technologie se nomme El Hadj Lassané Sawadogo. Il a construit l’infrastructure (un bâtiment extérieur et une cave souterraine) pour conserver sa production de pomme de terre. Toute chose qui lui permet de différer la période de vente et de conserver des semences. L’ouvrage peut contenir dix tonnes de pomme de terre et la durée de conservation peut atteindre huit mois, avec une perte de production en fin de conservation de 5%.
M. Sawadogo a réalisé l’ouvrage à 2,5 millions de francs CFA avec l’appui de la Coopération suisse. Il souhaite vulgariser sa technologie à condition qu’on lui reconnaisse le droit de propriété. Le ministre Laurent Sédogo a vivement encouragé ce "paysan innovateur".
Outre la cave de conservation de pomme de terre, le ministre et ses accompagnants ont observé avec émerveillement les entrepôts de conservation d’oignon. Ces infrastructures sont des magasins conçus spécialement qui permettent de conserver l’oignon pendant une période de huit mois. A côté de ces entrepôts il y a les silos de conservation d’oignon en matériaux locaux. Ces hangars atypiques sont développés dans les villages de Bogoya et de Siguin-Voussé (aux environs de Ouahigouya).
Au terme de la tournée, le ministre Laurent Sédogo s’est dit satisfait de tout ce qu’il a vu. Il a félicité les initiateurs de ces nouvelles technologies de conservation de ces produits agricoles. "Nous allons trouver des voies et moyens pour vulgariser ces technologies dans toutes les régions du pays", a-t-il dit. Le ministre est d’avis avec les producteurs que "produire c’est bien mais vendre est encore mieux". C’est à juste titre qu’il a interpellé les opérateurs économiques à s’intéresser aux domaines de conservation et de transformation des productions agricoles.
Alban KINI
alban_kini@yahoo.fr
source : http://www.sidwaya.bf/dossier_culture-contre-saison.htm