Environnement
Les changements climatiques et la composition de l’atmosphère vont entraîner des déséquilibres avec changements de certaines caractéristiques du sol ; il va s’agir principalement de la réserve organique, des éléments nutritifs et de l’acidité, des conditions d’oxydoréduction et des caractéristiques hydriques et physiques. C’est cette problématique qui a nécessité la tenue d’un atelier du 12 au 15 novembre 2008 à l’INERA pour lancer les activités du projet « Vulnérabilité des sols et de leurs services écosystémiques face aux changements climatiques en Afrique de l’Ouest. Cas du Burkina Faso et du Sénégal (VULSOL) ». Le projet est porté par le Dr Victor Hien, Directeur de recherche en agropédologie à l’INERA
Ce projet, qui couvre la période 2008-2011, est financé par le ministère français des Affaires étrangères via les services de l’agence de l’Institut de Recherche pour le Développement (A-IRD).
Il est porté par l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA) qui l’a obtenu lors des appels d’offres de recherche interdisciplinaire et participative sur les interactions entre les écosystèmes, le climat et les sociétés en Afrique de l’Ouest (RIPIECSA).
Il concerne les changements climatiques qui affectent la vulnérabilité des sols et la sécurité alimentaire et permettra d’analyser les systèmes de production et de culture dans des situations de risques climatiques au Burkina Faso et au Sénégal.
La modélisation sera utilisée pour synthétiser les connaissances acquises sur les terroirs, et ensuite pour simuler des scénarios de modifications de conditions climatiques, et d’isoler ainsi les déterminants liés à l’organisation des systèmes de production, les flux de matières organiques à l’échelle des terroirs pour une adaptation face à un risque climatique.
Les techniques d’adaptation des producteurs aux changements climatiques seront identifiées et caractérisées.
Le projet permettra ainsi la détermination de la réponse des agro-écosystèmes, en particulier du sol et ses services écosystémiques suite aux changements climatiques en termes de vulnérabilité, de résistance et d’adaptation.
Des études socio-économiques, des suivis de la productivité des terres et des analyses de laboratoire (microcosmes) permettront de caractériser les technologies d’adaptation autonomes des agriculteurs aux changements climatiques ainsi que les émissions de gaz à l’effet de serre.
Des dispositifs expérimentaux permettront de simuler les changements climatiques futurs (stress hydrique ou thermique) et de proposer des technologies d’adaptation planifiée pour les sociétés.
Des études sur une amélioration des techniques de fertilisation organique permettront de mieux gérer la fertilité des sols par des innovations tels les usages des déchets urbains, les bois et rameaux fragmentés, les systèmes de couverture végétale et la fertilisation localisée type zaï.
Au cours de l’atelier, diverses communications ont été présentées sur des thématiques variées : changements climatiques futurs, adaptations actuelles des producteurs par les usages des techniques de conservation des eaux et des sols, impacts socio-économiques des changements climatiques, biofonctionnement des sols, usage des déchets urbains, vulgarisation d’innovations technologiques d’adaptation des sociétés aux changements climatiques, etc.
Afin de permettre des synergies, le projet VULSOL associera les projets CRDI-ACCA et Analyse Multidisciplinaire de la Mousson Africaine (AMMA). Il est ressorti des travaux, la disponibilité des chercheurs du projet VULSOL dans l’appui des autres projets retenus lors des appels d’offres RIPIECSA dans les autres pays.
Kader Traoré
l’observateur Paalga N° 7290 du mardi 30 décembre 2008
Encadré 1
Les participants à l’atelier
L’atelier a enregistré la présence de tous les partenaires du projet au Burkina Faso (Université de Ouagadougou, Direction de la propreté de la mairie de Ouagadougou, Association Song Koadba de Donsin), au Sénégal (Institut sénégalais de recherche agricole, Laboratoire d’écologie microbienne des sols et agrosystèmes tropicaux), au Maghreb (Université de Tunis), en France (Unité de recherche 179 « Séquestration du Carbone et biofonctionnement des sols de l’Institut de recherche pour le développement »). Il y a eu, par ailleurs, la participation des institutions nationales chargées des recherches sur les sciences sociales (CNRST-INSS), internationales, régionales, sous-régionales et d’organisations non gouvernementales : CIRDES, IFDC, CREPA, CILSS, CEAS.