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Presque tout le monde est convaincu que rien ne s’obtient dans le service public sans contreparties. Même pour déposer un dossier, acheter un timbre, il faut connaitre quelqu’un ou connaitre quelqu’un qui connait quelqu’un.
On se demande donc comment faire quand vous n’avez pas cette possibilité. Allez vous renoncer ? l’enfant du pauvre restera t-il pauvre ? et si l’enfant du pauvre est riche en idées ?
Beaucoup renonce en effet et quand on leur demande pourquoi, ils disent simplement : je ne connais pas quelqu’un, donc, pas la peine.
C’est vrai que le fait de connaitre quelqu’un peut sembler être un avantage, mais, sachez que c’est souvent un inconvénient pour de multiples raisons :
Si l’enjeu est important, tout le monde connait X qui connait Y et on préfèrera prendre une personne neutre : celui qui ne connait personne afin d’éviter des conflits de personnes.
Parfois, on pense que c’est déjà foutu parce que les bras longs ont déjà manœuvré. Pas la peine de déposer son dossier ! résultat : aucun dossier déposé ! si par hasard une personne déposait son dossier sans connaitre quelqu’un, elle aurait de fortes chances de passer, mais, on dira en fait que ce n’est pas clair que X gagne facilement ce marché ou ce poste. Une fois, après avoir reconduit 3 fois une offre dans les journaux sans avoir de postulants, je tente par des appels à des connaissances : réponse : Merci, on sait que c’est pour simplement compléter des dossiers, sinon, tu ne m’appellerais pas comme cela !
Autre situation, si le pousseur de dossiers est absent, ton dossier est bloqué : pas de numéros de dossiers, pas de traces. Alors, tu passes le temps à tourner en rond inutilement.
Parfois, le pousseur de dossiers te bouffe alors qu’il n’a rien fait ni même déposé le dossier comme il faut, il te raconte toujours des histoires : le patron est en mission, est en réunion, est allé à des funérailles, il manque tel papier (donc, il ne connait pas la procédure)… si tu avais suivi la procédure normale, ton dossier serait débloqué depuis.
La redevance à vie : si ton dossier abouti grâce au pousseur de dossiers (peut être, il n’a rien fait et a simplement déposé à ta place et tu penses que c’est lui en fait qui a contribué au succès), tu lui seras redevable à vie : à chaque fois il te dira : c’est grâce à moi que tu es devenu ce que tu es ! tu deviens en ce moment son serviteur éternel et gare à toi si tu flanches une fois, on te traitera d’ingrat et tu dois passer ton temps à pousser ses dossiers.
Alors comment faire quand tes bras sont courts ?
1. Te renseigner toi-même directement sans passer par quelqu’un pour connaitre la procédure exacte ; cela vous évite qu’un éventuel pousseur monte des enchères pour vous bouffer inutilement.
2. Déposer le dossier dans les normes
3. Voir le premier responsable si c’est nécessaire et exposer votre situation en montrant que vous êtes la solution et non le problème. Ne dites pas, il faut m’aider, au contraire, dites ; je vais vous aider à accroitre la performance de votre organisation….
4. Quand un éventuel pousseur de dossiers te fait savoir que c’est lui qui a fait ci et ca et qu’il a le contact du Président ou du Ministre, s’il te parles en millions de frs CFA, si son téléphone sonne très fréquemment, c’est en fait un pauvre type (le plus souvent), quitte le très vite. Il vit de ce business et ne fera rien pour toi. Au contraire, tu lui paieras de tas de Brakina à chaque rendez vous dans un maquis. je ne parles pas des filles/femmes dont ces profitards abusent fréquemment.
Pour conclure, notre ignorance et notre manque de courage et de confiances en nous mêmes sont les causes de la plupart des maux. Il arrive souvent que pour dédouaner une marchandise, vous payez plus cher parce que vous êtes passé par quelqu’un qui vous connait et qui profite vous bouffer. Si vous étiez passé par la voie officielle, vous auriez dépensé moins et vous gagneriez en temps et en indépendance.
Essayez ma recette et vous verrez. Plusieurs personnes n’ont témoigné que ca marche !
Vous êtes vous-même le premier pousseur de vos dossiers ! de toutes les manières, vous n’avez pas le choix, vous avez de bras courts : qu’attendez vous ?
Bonne chance.