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La reforme de l’éducation en Afrique, entre leurres et lueurs

Depuis près de 60 ans, les politiciens, les agents de développement ainsi que associations de la société civile ont chanté le même refrain : reformer l’éducation en Afrique.

Plusieurs pays ont tenté de le faire mais sans succès véritable. On peut citer les pays à tendance révolutionnaires comme le Mali, le Niger, la Guinée, l’Algérie, Madagascar entre entres et plus tardivement le Burkina Faso sous Thomas Sankara qui avait jeté les bases en 1986 et qui voulait changer les choses en 1987. Le Burkina et l’école nouvelle, discours de Thomas Sankara (février 1986).

Si les intentions sont bonnes, il faut se demander si la bonne approche est de changer l’éducation en premier lieu ou de changer l’administration d’abord. L’administration dans nos pays est restée sclérosée et figée sur le modèle occidental avec un système à géométrie variable. Les ministères ne sont pas adossés sur des secteurs clairs mais sur des stratégies définis par le gouvernement actuel et ne dure que le temps d’une moisson.

Doit-on reformer l’administration, oui, mais allons doucement. Le plus important pour nous est de commencer à faire respecter les textes de notre administration et la rendre plus performante malgré ses insuffisances caractéristiques. Si nous rendons notre administration plus performante en supprimant les postes inutiles et en punissant les personnes qui la charcutent par une impunité notoire, nous ferons des progrès !

Combien d’écoles nouvellement construites s’écroulent juste par une petite brise alors que les écoles construites par le colon et certains partenaires para étatiques et associatifs résistent des dizaines d’années ?

Nos enfants qui sont à l’école actuellement sont très intelligents et savent que la fonction publique est une vache à lait. Ce n’est pas pour rien qu’ils s’alignent en rang pour s’inscrire aux nombreux concours de la Fonction Publique.
Sur une soixantaine de concours directs et pour 5000 postes en moyenne à pourvoir, nous avons plus d’un 1 200 000 candidatures !
Nous n’avons 1200 000 chômeurs au Burkina mais 1 200 000 personnes qui savent qu’elles peuvent se sucrer rapidement à la fonction publique !

Une véritable réforme serait à mener avec tous les pays de l’UEMOA et ensuite de la CEDEAO parce que nous avons un destin commun parce que lié à la même Famille, à la même économie et la même supra administration. Nous sommes embarqués dans une démarche résolument panafricanisme et nous devons nous en tenir fermement.

Faire une réforme en cavalier seul ne serait pas trop bénéfique pour notre pays déjà fragilisé par plusieurs maux.

Sylvestre OUEDRAOGO
Directeur Régional IPD-AOS

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