Genre et TIC

Après un séjour de six mois en Inde où elles ont bénéficié d’une formation sur les techniques et technologies du solaire, les « grands-mères » ont décidé de mettre leur talent au profit du développement local. C’est ainsi que le 1er mars 2012, elles ont procédé au lancement de projets d’éclairage de 600 ménages à l’énergie solaire. C’était dans le village de Boala, à une cinquantaine de kilomètres de Kaya, dans la province du Namentenga.
Le but de ces six projets, d’un coût global de 375 millions de francs CFA, est de permettre à chaque ménage désireux d’alimenter une lampe fixe, une lanterne solaire lumineuse et une prise (pour charger les téléphones mobiles) etc., d’être en mesure de le faire, selon le ministre de l’Environnement et du développement durable, Jean Kouldiaty, patron de la cérémonie de lancement. Les « grands-mères » formées, auront à installer et gérer de petites unités d’énergie solaire dans leur village et dans les communautés connectées. Et les frais d’entretien des équipements solaires seront gérés par les communautés. Cette formation qui, pour le ministre Kouldiaty, « permettra bien plus de faire de ces femmes des modèles pour les jeunes de la communauté, filles comme garçons », doit être accompagnée. Et d’ajouter, « mon souhait est de voir la présente cérémonie servir de tremplin au renforcement des efforts de l’Etat et des partenaires techniques et financiers et de la promotion de l’utilisation des énergies alternatives par la création d’une école de formation en énergie solaire ».
Pour Pascal Karorero, le représentant résident du Programme des nations unies pour le développement (Pnud) au Burkina Faso- « cette initiative est d’un intérêt tout particulier pour notre structure et les Nations unies ». Selon lui, l’éclairage de 600 ménages ruraux contribuera à la préservation de la diversité biologique, l’éducation des enfants, la promotion des activités génératrices de revenus et la réduction de l’exode rural. « L’initiative vise également l’atteinte de trois objectifs intimement liés à l’horizon 2030 qui sont, l’accès universel aux services énergétiques modernes, le doublement du taux d’amélioration de l’efficacité énergétiques et le doublement de la part de l’énergie renouvelable dans le bouquet énergétique », a affirmé M. Karorero.
Les « grands-mères » ont saisi l’opportunité de la cérémonie de lancement pour présenter leurs équipements. Il s’agit, entre autres, d’une plaque solaire, d’une batterie et de lampes. Ce matériel qu’elles ont fabriqué elles mêmes aideront « nos enfants à étudier, surtout la nuit venue », ont déclaré en chœur les femmes de Boala.
En rappel, c’est en 2011 que ces femmes, appelées affectueusement « grands-mères », alors au nombre de six, (l’une d’elles, Awa Youl, décédée le 22 décembre 2011 dans la province du Poni) ont été choisies pour une formation en énergie solaire en Inde. Cette initiative entre dans le cadre du projet de promotion de l’utilisation des énergies alternatives au bois de feu, organisé par la direction générale du programme Fonds pour l’environnement mondiale Fem/ONG, basée à New York et Barefoot College.
SANDRINE SAWADOGO