Savoirs locaux

Des acteurs du système d’innovation du Burkina font l’état des lieux

Dans le cadre du projet, « Analyse des systèmes d’innovation et renforcement des liens entre les acteurs au service du développement socio-économique au Burkina Faso », s’est tenu, du 24 au 27 juin 2009 à l’Hôtel Mitbkièta de Kombissiri, un atelier national sur l’état des lieux des acteurs du système d’innovations au Burkina Faso. Une soixantaine de représentants de plusieurs structures de la recherche et du développement, d’ONG, d’entreprises agroalimentaires, d’organisations de la Société civile, de groupements d’intérêt économique ont pris part à l’atelier.

Le Forum de la Recherche Scientifique et des Innovations Technologiques (FRSIT) est le cadre national d’envergure qui réunit tous les acteurs des milieux de la recherche, des institutions d’appui technique et des utilisateurs des résultats de la recherche. Le caractère biennal et ponctuel du FRSIT n’a pas permis à tous ces acteurs d’asseoir une concertation permanente pouvant faire avancer la prise en compte des besoins des utilisateurs par la recherche ainsi que la promotion et la valorisation des inventions et innovations technologiques.

L’Agence Nationale pour la Valorisation des Résultats de la Recherche (ANVAR), créée en 1996, n’a pas fonctionné pour jouer son rôle. C’est pour pallier à cette insuffisance que le Secrétariat Permanent du FRSIT, dirigé par le Professeur Philippe SANKARA, a initié le projet actuel et obtenu l’appui financier du Centre de Recherche pour le Développement International (CRDI) au Canada. C’est dans le cadre donc de ce projet, qu’une enquête a été conduite dans les 13 régions du Burkina Faso par l’équipe de mise en œuvre, avec l’aide d’un consultant. L’enquête intitulée, « Etat des lieux des acteurs du système d’innovation au Burkina Faso », s’est fondée sur le cas de 4 filières prioritaires – maїs, mil, mangue et karité- pour décrire et analyser les accès des acteurs à l’information sur les textes législatifs et réglementaires, à la formation et aux innovations, aux intrants, infrastructures et équipements.

Les travaux de l’atelier

Outre les séances d’ouverture et de clôture, l’atelier a connu plusieurs séquences d’activités. Aussi bien l’équipe du projet qu’une dizaine de structures invitées ont fait des présentations en plénière sur leurs expériences et leurs actions en matière de promotion des innovations pour les filières retenues. Parmi ces structures, les institutions financières ont occupé une place de choix. Elles ont été interpellées par les participants pour fournir davantage d’informations sur les procédures et mécanismes quelles mettent en place pour le financement des innovations technologiques. D’autres institutions d’appui-accompagnement comme la Chambre de commerce et la Maison de l’entreprise ont été interpellées aussi.

Le clou de l’atelier a été surtout les travaux de groupe qui ont commencé le deuxième jour après la présentation des résultats de l’enquête par le consultant recruté à cet effet. Quatre groupes de travail ont abordé les thèmes suivants :

Groupe I : Amélioration du cadre règlementaire et juridique, dispositions fiscales et concertation entre les acteurs

Groupe II : Accès aux financements et politiques de marchés et de prix

Groupe III : Renforcement des capacités des acteurs, accès aux résultats et produits de recherche et d’innovations, et accès aux infrastructures et équipements

Groupe IV : Accès à l’information et aux médias et de organisations des foires et des fora

Une première restitution en plénière a permis aux participants de faire des mises au point et réorienter les travaux de groupes et une deuxième leur a permis de les amender avant de les adopter à la troisième plénière

Quels résultats l’atelier a-t-il atteint ?

1er Résultat : La réponse à l’invitation et la pleine participation des acteurs du système d’innovations à l’atelier ont été une grande opportunité d’ouvrir le robinet d’une diversité d’expériences.

2e Résultat : Les différents témoignages ont mis en exergue : 1) l’existence de contraintes réelles qui se posent aux acteurs du système dans tous les domaines à savoir, la recherche et l’innovation, les services publics et privés d’appui aux différents maillons des filières, les acteurs directs des filières que sont les producteurs, les transformateurs, les commerçants et les transporteurs ; 2) l’existence de potentialités, d’opportunités et de facilités offertes par les pouvoirs publics (code d’investissement) et les institutions de financement, mais elles sont mal connues des potentiels bénéficiaires. Pour remédier à ce déficit d’information, l’atelier a proposé la création d’une base de données accessible à la presse et aux acteurs, mais aussi des mesures pour que les services soient accessibles aux organisations et entreprises agricoles.

3e Résultat : Une panoplie d’actions relatives à chaque domaine, chaque thème et chaque filière ont été retenues et analysées et des stratégies de mise en œuvre assorties des rôles des acteurs et des dispositions particulières pour la réussite ont été tracées par chaque groupe de travail.

4e Résultat : L’adoption d’une vision plus systémique et pérenne dans la recherche d’un cadre dynamique et engagé à la quête permanente de solutions aux contraintes qui limitent la valorisation des résultats de la recherche et des innovations technologiques au Burkina Faso. A ce propos, il a été recommandé la création d’un cadre de concertation appelé « Comité National du Système d’Innovations au Burkina Faso (CNSI-BF) ». Ce comité aura pour ancrage institutionnel le premier ministère qui en assurera la présidence. Son rôle sera d’organiser des rencontres périodiques des acteurs du système d’innovation avec les décideurs.

5e Résultat : Le Secrétariat Permanent du FRSIT a pris sur lui l’engagement de conduire – avec la complicité de tout le monde- le plaidoyer auprès de tout acteur d’influence (à commencer par le gouvernement) pour l’amener à jouer pleinement son rôle à lui assigné par l’atelier.

Quelles questions d’intérêt après l’atelier ?

Un système d’innovation du sommet à la base ou des plates-formes d’innovation de la base vers le sommet ?
Les rôles des acteurs figurent déjà dans leur mission mais comment financer leur réalisation ?
Comment accélérer le changement des mentalités et des habitudes pour accroître la vision systémique et les synergies d’actions ?

Anèbakouri Ezéchiel POUAHOUKIGA (participant)

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